Anse-Bertrand

Anse-Bertrand

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Anse-Bertrand est située à l’extrême nord de la Grande-Terre. Les communes Limitrophes sont Port-Louis et Petit-Canal. Outre son titre d’anse, qui correspond à ses contours rocheux, on raconte que son nom lui vient du prénom du premier pécheur venu s’installer dans la commune, Bertrand Patternait.

5 045 hab (2012)

83 hab./km2

60,47 km2

La ville fut le lieu de refuge des indiens Caraïbes qui fuyaient les premiers colons. En 1660, le gouverneur Charles Houël, lors du traité de Basse-Terre, laissa aux derniers Caraïbes cette région la moins fertile de l’archipel : quelque 2 000 hectares entre la pointe de la Grande Vigie et la pointe des Châteaux. En 1730, il ne restait guère que 76 Caraïbes sur ce territoire. En 1825, seules 7 familles étaient encore présentes, localisées à l’anse du Petit-Portland. Un article de journal de 1855 évoque les « derniers sauvages » réfugiés aux Fonds Caraïbes de l’Anse-Bertrand. En 1882, un groupe de quinze personnes et leurs familles, descendants des Caraïbes d’Anse-Bertrand, revendiquent 200 hectares à l’extrême nord de la Grande-Terre. Leur pétition envoyée aux autorités est le dernier acte de revendication des Amérindiens.

Peu à peu, les descendants des Caraïbes cédèrent leurs terres aux colons venus y cultiver la canne à sucre et le coton. C’est ainsi qu’en 1790, on y comptait 12 cotonneries, 24 moulins à vent et 21 sucreries. C’est dans l’une d’entre elles, l’Habitation La Mahaudière (du nom de son propriétaire Douillard Mahaudière) qu’eut lieu l’un des plus célèbres procès de l’histoire de la Guadeloupe, opposant en 1840 ce planteur à Lucile, une esclave accusée d’avoir empoisonné sa maîtresse.

L’histoire de la commune d’Anse-Bertrand est donc caractérisée par une colonisation tardive et par la lenteur de son détachement du quartier de Port-Louis détachement qui ne sera réalisé qu’en 1737.

Si la culture de la canne a toujours été présente, celle du coton a été bien plus importante tout au long du XVIIIe siècle Le siècle suivant est en revanche celui du sucre, si bien qu’en 1835, 73% des surfaces cultivées sont consacrées à cette culture. La faible productivité des terres conduit une partie des habitations de la commune à faire broyer ses cannes aux usines Bellevue et Beauport vers 1865, situées sur le territoire de la commune voisine de Port-Louis. À la fin du XIXe siècle, l’usine de Beauport rachète la majorité des terres sucrières de la commune et domine l’économie locale jusqu’à sa cessation d’activité en 1990.

Anse-Bertrand fut un site d’observation privilégié de l’éclipse totale du soleil de février 1998.

L’économie de la commune repose sur l’agriculture et plus particulièrement sur la culture de la canne à sucre. Elle présente encore de nombreux aspects de ce riche passé dont on peut voir les traces à travers les divers moulins à vent épars sur le territoire de la commune, tel celui de l’Habitation La Mahaudière. Un parc éolien est installé à la Mahaudière.

La commune présente des paysages naturels remarquables comme la pointe de la Grande Vigie située à l’extrême nord de l’île, dont le paysage est constitué de falaises hautes de 80 mètres qui plongent dans l’océan Atlantique. Par beau temps, il est possible de voir au loin les îles de la Désirade (50 km), d’Antigua (70 km) et de Monserrat (80 km) ; la Porte d’Enfer, qui est un petit bras de mer encerclé par des falaises où se trouve une grotte dans la falaise surnommée le trou de Madame Coco. Les principales plages de la commune sont : la plage de la Chapelle (qui constitue un spot de surf), la plage de Porte d’Enfer, l’anse Pistolet, l’anse Laborde et l’anse Colas.

Parmi les éléments architecturaux de la commune se trouvent le port de pêche de Ravine Sable, le moulin de Beaufond, et l’habitation La Mahaudière. Par ailleurs la mairie de la commune et le square qui l’entoure sont l’œuvre de l’architecte Ali Tur, réalisés entre 1930 et 1932

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